
J’ose pas me qualifier moi-même de spécialiste, mais d’amateur et l’expérience m’a déjà appris ceci. La consommation de bière et celle d’amour ont quelques points en commun. Parfois, si un homme meurt de soif, il arrive qu’il avale un verre cul sec. Sa soif est ainsi calmée en quelques secondes. Mais gardera-t-il un bon souvenir de cette dégustation express ? Cela m’étonnerait. La bière se boit avec modération, mais surtout avec tous les sens et avec tout le temps nécessaire. Et si possible encore, en bonne compagnie. Préparez donc ce moment comme si c’était votre dernier verre. Prenez tout d’abord le temps d’amener votre boisson à une température correcte. Assurez-vous ensuite d’avoir le bon verre à la maison (et que sa propreté soit irréprochable !). Messieurs, sachez que la taille ne fait pas toujours tout : vous pouvez certes vous sentir plus à l’aise avec un solide 33cl à la main, mais vous devez savoir que les femmes préfèrent (consommer dans) de plus petits spécimens… Servez ensuite la boisson selon les règles de l’art et n’oubliez pas que la lenteur peut aussi être une qualité. N’avalez donc pas votre bière comme une brute, d’un trait, mais dégustez-la tranquillement, gorgée après gorgée, vers l’ultime frisson. N’oubliez jamais que boire se fait avec tous les sens. Avec vos yeux tout d’abord. Admirez la vie qui scintille dans le verre, soulevée par les levures, sauvages ou autres. Puis le nez. Inspirez les arômes de toutes ces merveilles qui vous attendent. Enfin, pour l’ouïe, juste avant le moment ultime, faites tinter votre verre avec celui de votre partenaire (ting !) en le (ou la) regardant profondément dans les yeux. À présent, portez l’objet de votre désir aux lèvres, goûtez et dégustez avec délectation. Prost!
Bert Kruismans