DE LA FANCY-FAIR DE L’ÉCOLE À UNE DISTRIBUTION NATIONALE

Amay (province de Liège) compte sur son territoire quelques perles du tourisme wallon comme le château de Jehay. Elle s’apprête à accueillir dans un an un nouvel atout touristique: une petite brasserie au sein même de l’abbaye de Flône. Si la bière de l’abbaye de Flône n’est pas inconnue pour le public local, sa distribution va passer à la vitesse supérieure. La coopérative « Bières de l’abbaye de Flône » vient en effet de lancer ses produits dans les supermarchés wallons et via Prik en Tik en Flandre. La manoeuvre s’accompagne d’un profond relooking, « histoire de ne pas passer inaperçu dans les rayons ».

L’abbaye de Flône accueille depuis une centaine d’années la congrégation des Dames de l’Instruction chrétienne. Elle a connu une activité brassicole historique remontant au milieu du 16e siècle et se poursuivant certainement jusque peu avant la Révolution française, selon Sébastien Sohet, administrateur de la SCRL. La coopérative, emmenée par des parents d’élèves de l’école de l’abbaye, a décidé de renouer avec ce riche passé. Ces parents ont commencé à faire brasser une bière pour la fancy-fair de l’école en octobre 2012. Les premiers hectolitres ont vite été écoulés et une distribution à l’échelle locale a été envisagée quelques années plus tard. Dès le début, trois axes profitaient des retombées du projet: l’entretien des bâtiments de l’abbaye, l’amélioration du bien-être à l’école et la sensibilisation des élèves à l’entrepreneuriat. « Au travers du cours d’étude du milieu, les élèves peuvent appréhender avec la brasserie la réalité d’une entreprise »,  explique Pascal Erpicum, responsable financier de la coopérative.

La brasserie doit être opérationnelle à l’été 2021. La coopérative poursuivra toutefois son partenariat entamé en 2016 avec La Binchoise, dont le brasseur Bruno Deghorain n’est pas un novice en matière de bières d’abbaye. Les siennes ne sont certes pas officiellement « reconnues » par la fédération des brasseurs, mais, contrairement à la plupart des marques adoubées, elles sont brassées in situ (Villers-la-Ville et Brogne) ou presque (Bonne-Espérance). Ces trois abbayes n’accueillent plus de communauté monastique.

Cette dichotomie dans les bières d’abbaye s’illustre précisément à… Amay qui accueille aussi sur son territoire l’abbaye de Paix Dieu dont la bière, « d’abbaye reconnue », est brassée à Péruwelz, chez Caulier.

D’ORJO ET BÉTHANIE

L’unité de Flône aura un capacité maximale annuelle de 500 hectos alors que La Binchoise pourrait consacrer à la coopérative facilement une dizaine de milliers d’hectolitres supplémentaires. Les bouteilles 75 cl et les fûts seront produits à Flône alors que les 33 cl sortiront des cuves binchoises.

Actuellement, deux bières sont produites, une triple et une blonde. La première, cuvée d’Orjo, doit son nom à l’abbé Philippe d’Orjo qui a édifié la brasserie entre 1545 et 1555, et la blonde, cuvée Béthanie, fait référence au nom du bâtiment qui abritait la brasserie à l’époque. L’objectif est de produire quatre ou cinq bières différentes.

En dehors du milieu trappiste, de plus en plus d’abbayes voient revenir en leurs murs une brasserie. Outre les cas wallons cités plus haut, les communautés de Norbertins d’Averbode et de l’abbaye de Parc à Heverlee disposent chacune d’une petite installation. A Grimbergen, une unité de 10.000 hectolitres annuels va voir le jour prochainement.

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