« NO SCIENCE, JUST CRAFT »

Manuel Mengoni et Maxime Dumay ne partent de rien, certainement pas d’une formation technique en brasserie. « No science », qu’ils vous disent ! Un nom de brasserie qui sonne comme une volonté de transparence de la part des nouveaux venus sur la scène bruxelloise. « “No science” rappelle que nous ne sommes pas maîtres-brasseurs, que la bière, dans le temps, c’était de l’artisanat. Les gens faisaient ça chez eux », contextualisait Maxime Dumay lors d’une présentation de la brasserie cet automne dans le restaurant spécialisé Nüetnigenough.

Pas de formation particulière, donc, mais une approche gustative déjà bien élaborée: des bières légères en alcool et aux goûts prononcés. Les termes « astringence » et « amertume » font partie de leur vocabulaire et sont perceptibles au travers de styles anglo-saxons revisités. La première bière à sortir des installations de Laeken est la Noisy, une pale-ale à 6 % vol. alc., à faible pétillance, et annoncée à 60 IBU. Deux autres bières sont attendues, une de table à 3,5 %, la « Psycho », et un porter pour les fêtes de fin d’année, baptisé « Heavy » (6 %).

« Ces noms sont directement inspirés de l’ambiance que l’on peut retrouver au Magasin 4, une salle de concerts à Bruxelles où j’ai travaillé », poursuit Maxime Dumay, qui s’occupe du brassage.

UNE APPROCHE DURABLE

La microbrasserie est installée dans un atelier de 120 m2 à Greenbizz, l’incubateur d’entreprises prônant le développement durable, inauguré en avril dernier et soutenu par la Région bruxelloise. L’installation devrait permettre de brasser quelque 600 hectolitres dès l’an prochain, le plafond étant situé à 800 hectolitres.

Les deux associés n’ont pas atterri par hasard à Greenbizz : Manuel Mengoni a pu pleinement jouer son rôle de conseiller en environnement pour concrétiser leur projet. « Lorsque nous avons lancé notre activité, nous avons décelé un grand potentiel de développement eco-friendly pour la brasserie, notamment étant donné le contexte du centre d’entreprises dans lequel nous sommes : échanges de chaleur avec nos voisins, mutualisation des livraisons, récupération des drêches de production pour le potager communautaire ou pour l’alimentation animale », explique-t-il. Les drêches pourraient même venir sustenter un élevage de grillons attendu début 2017 sur le même site.

D’autres avancées écologiques pourraient intervenir. Manuel fourmille d’idées et entraperçoit un potentiel de développement important dans un secteur brassicole traditionnellement « gourmand en énergie, en eau, en mobilité, etc. ».

No Science est la troisième brasserie à ouvrir ses portes dans la capitale en un peu plus d’un an. En juillet 2015, En Stoemelings s’installait discrètement dans les Marolles, alors que quelques mois plus tard, le Brussels Beer Project s’ancrait rue Antoine Dansaert.

UN PORT D’ATTACHE POUR LES BRASSERIES

Si d’autres brasseries sont annoncées dans les prochains mois, elles sont désormais cinq. Cantillon, fière doyenne, affiche plus d’un siècle d’existence, alors que la brasserie de la Senne, qui a ouvert ses portes à Molenbeek-Saint-Jean en 2009, s’y sent déjà à l’étroit. Elle déménagera sur le site de Tour et Taxis en 2018, à un jet de pierre des ateliers Greenbizz, où est attendue… En Stoemelings. Le port de Bruxelles et ses alentours semblent constituer une belle terre d’accueil pour les brasseries !

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